Les Scalabrini fêtent 122 ans de présence en Amérique
Jean-François Gagnon
Sainte-Edwidge – Quelque 650 personnes ont participé, cette fin de semaine à Sainte-Edwidge, à un grand rassemblement des Scalabrini d’Amérique du Nord. Immigré d’Italie, le premier Scalabrini à s’être installé en sol nord-américain, un prénommé Ferdinando, y a habité pendant une bonne partie de sa vie et y a été enterré.
Des gens en provenance d’aussi loin que de Californie et de Colombie-Britannique, ayant tous des liens de parenté avec ce Ferdinando Scalabrini, arrivé en 1878 à Sainte-Edwidge, se sont rendus dans ce petit village pour prendre part au rassemblement familial de deux jours.
«Notre rassemblement est vraiment un beau succès», s’exclamait hier midi Réal Scalabrini, le président du comité exécutif de cet événement, qu’on avait baptisé «Viva Scalabrini Viva». Entre autres, je remarque que beaucoup de jeunes ont choisi de s’amener à Sainte-Edwidge pour notre événement, continuait le retraité né dans cette petite localité, mais vivant aujourd’hui à Saint-Bruno. Plusieurs pensaient pourtant que notre réunion intéresserait bien davantage les plus âgés de notre grande famille.»
Un rassemblement important – Ayant vu le jour dans la région estrienne et demeurant maintenant avec sa famille en Alberta, Daniel Scalabrini était du nombre des participants au rassemblement de la fin de semaine. «Je n’avais pas foulé le sol québécois depuis une vingtaine d’années, soulignait l’Albertain d’adoption hier. Je trouvais cela vraiment important d’être présent à cet événement.»
«J’ai vu ici des gens dont je ne me souvenais même plus», confiait-il, lui qui restera en sol québécois quelques jours encore, en compagnie de sa conjointe et de trois de ses cinq enfants, qui étaient eux de même de la fête ce week-end.
La petite histoire de Ferdinando – C’est en 1867 que Ferdinando Scalabrini s’installe au Canada, à Montréal en fait, où une communauté italienne relativement importante avait déjà pris racines. Il était auparavant débarqué à New York, en provenance d’Italie. L’italien d’origine épouse ensuite, en 1871, à l’âge de 29 ans, Domithilde Racicot. Le couple, qui donna naissance à 12 enfants, s’installe plus tard à Sainte-Edwidge, localité d’où il ne bougera plus.
Seulement sept des enfants de ce couple auront une descendance. Aujourd’hui, on estime néanmoins le nombre de leurs descendants à quelque 1000. Toute cette petite histoire est racontée dans un livre d’au-delà de 600 pages, intitulé «Ferdinando Scalabrini, deux continents, une histoire», qui a été lancé ce week-end par le comité chargé de l’organisation de la rencontre.
Mentionnons en terminant que le 10e rang du village dans lequel la réunion familiale a eu lieu, ce week-end, a officiellement été rebaptisé le chemin Scalabrini, au cours des dernières semaines. La demande avait préalablement été acceptée par Québec.
La Tribune, Sherbrooke, lundi 3 juillet 2000